La chanson du 13 novembre : Stupeflip - Paris

Chacun(e) vit ses deuils comme il ou elle l'entend. Pour ma part, il m'a toujours semblé plus respectueux de parler des défunts et d'entretenir leur souvenir plutôt que de les reléguer au rang de passé douloureux qu'on tait par peur de raviver les plaies. Personne n'est éternel, mais le souvenir est plus palpable que ce concept tellement abstrait d' « âme », et c'est lui qui permet de perpétuer le vivant après la mort. Pourquoi donc condamner nos disparus à un silence sans fin, dès lors qu'on peut les rappeler à la vie au détour d'une anecdote ou d'un vieil enregistrement ? En disant cela, je ne cautionne pas pour autant un futur où l'intelligence artificielle permettrait de faire jouer Patrick Swayze dans un Marvel, pas plus qu'un nouvel album des Beatles (ça suffit maintenant !).

Mais quand Frédéric Lo demande à ses amis et à ceux de Daniel d'enregistrer quelques reprises sans se soucier de pondre le single ultime, on sent que l'entreprise est guidée par l'amour et le respect. Bien sûr, il y a la tête de gondole Cœur Sacré, titre inédit de Darc qui justifie à lui seul le détour, mais cet album du même nom rassemble surtout un casting aussi brillant que cohérent. On ne citera que l'ami Daho, l'association Biolay-Medeiros, l'incontournable Dominique A ou encore Peter Doherty pour donner un aperçu du niveau. Et si "Cœur Sacré"  ne possède pas l'homogénéité de la compile "Simplement Sheller", on a au moins deux autres bonnes raisons de se réjouir de sa sortie. Et là je dis : attention, on va encore citer des noms.


Sur cet album, on peut entendre en effet la voix de Jane Birkin épouser celle de Daniel Darc, et c'est évidemment bouleversant. Mais le bonbon qui fait définitivement plaisir, c'est la participation plus surprenante de Stupeflip. On connaît Julien Barthélémy pour son art de cultiver le mystère et surtout l'asocialité. On ne l'attendait donc vraiment pas un jour sur un tribute album, ce qui en dit long sur l'admiration qu'il doit vouer au principal intéressé. On retrouve ainsi le toujours jouissif Paris, une des meilleures compos de MirwaïsTaxi Girl en chef, pape de la french touch et complice du second âge d'or de Madonna, Mirwais Ahmadzaï avait conçu cet écrin pour un des tracks les plus emblématiques du répertoire de Darc. Si la version de Stupeflip est extrêmement fidèle à l'originale, c'est le chant déglingué de Barthélémy qui en fait tout le suc. Paris, vous épelez ça comment ? Jouissif, qu'on vous disait.




Commentaires

Marc a dit…
Et puis les albums hommage sans Calogero, c’est toujours bon à prendre… Excellente reprise en effet..
Laurent a dit…
J'attends avec impatience la reprise de "L'Ange Déchu" par Slimane & Vitaa sur l'album hommage à Jean-Louis Murat. OMG, je le dis pour déconner et maintenant je l'ai vraiment dans l'oreille... enfin... la tête.

J'espère que Calogero aura la gastro quand ils enregistreront le tribute à Birkin.