Qui les Victoires de la Musique éliront-elles artiste masculin de l'année lors de leur prochain rituel faux-derche ? On peut toujours rêver à Tim Dup, à Voyou ou à Albin de la Simone, voire pourquoi pas Florent Marchet avec deux trains de retard... mais ce sera plus probablement Calogero ou Vianney, non ? Et pourtant, s'il y en a bien un qui aura marqué 2023 de son empreinte, c'est encore une fois Tonton. Oui : Sentenza, AKH, le seul et l'unique, infatigablement sur le terrain avec une flopée de rééditions, des featurings à gauche et à droite, divers EP's de remixes et maintenant trois albums collaboratifs. "Monopolium" est, en effet, encore une fois le fruit du travail d'un Akhenaton qui s'est mis en léger retrait pour partager un peu de lumière avec les artistes qu'il admire.
L'amitié entre Chill et Veust n'est pas neuve ; le lyriciste cannois apparaît sur la plupart des albums du Marseillais depuis "Sol Invictus", et ses feat's en ont rarement constitué les moments les plus marquants. Pourtant, on est obligé de réviser son jugement à l'écoute de ce disque d'échanges démocratiques où Veust parvient à vaguement tenir la bourre au meilleur des rappeurs hexagonaux. Particulièrement efficace en termes de prod' tout au long de l'album, Akhenaton défonce tout sur Pyramides de Ponzi, bon gros banger qui tache avec des bêtes de phrases en prime. La concurrence et la mode peuvent bien danser sur leurs têtes, personne n'est dupe. Même si à ce stade, AKH est pour ainsi dire un artiste underground, tout rappeur qui se respecte sait qui est le grand patron.
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