Tiens, on vous avait oublié vous. Oh pardon M'sieur de Pretto, mais c'est-à-dire que vous avez si rapidement été adoubé par la scène musicale francophone que c'est comme si vous aviez toujours fait partie du paysage. Et pourtant, "Crash Cœur" n'est que votre troisième album. Mais on connaît la chanson : un savant mélange de r'n'b, de variet et de rap qui parle crûment d'amour, de sexe, de sensualité, en remettant en question les codes, les genres, les frontières. Qu'est-ce que j'avais adoré votre premier album, M'sieur de Pretto ! Le deuxième était super aussi, même si j'avoue que je l'ai un peu moins écouté. En tout cas, cette façon de vous adresser aux marginaux, de moquer les prescrits, de faire transpirer la chair qui rend votre musique si vivante, c'est assez épatant. Il y a, au fond, quelque chose de baudelairien dans cette alliance de beauté et de stupre.
Troisième album, donc ? Eh bien, on a l'impression à l'entendre que vous allez bien, M'sieur de Pretto. Ben oui, parce que ça sonne un peu plus pop, non ? Limite disco parfois, un peu comme votre copine Juliette Armanet qui vient d'ailleurs faire un tour. Enfin pas partout hein, mais par moment c'est presque guilleret. Après, je vais vous dire, ce que j'ai préféré c'est les chansons calmes, les trucs un peu épurés. Votre voix et un piano, ça suffit à me faire de l'effet, vous savez. Sur la compilation Sheller là, vous étiez parfait. Et ici... ben... j'y peux rien mais la chanson que j'aime vraiment beaucoup, c'est la très triste. Vous voyez, hein ? Maison, voilà. Rhooo, c'est beau quand même. Du coup, je me demande... enfin... je voulais vous demander... est-ce que vous allez vraiment bien, M'sieur de Pretto ? Vous... ? D'accord, excusez-moi M'sieur de Pretto. Bonne journée, oui, à vous aussi.
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