La chanson du 20 septembre : Chilly Gonzales - Piano à Paris (feat. Juliette Armanet)

Dans la catégorie « non catégorisable », Chilly Gonzales fait quand même fort. Sorte de Philippe Katerine du nouveau monde, le gars a sorti plus d'un ovni... et à vrai dire, j'ai rarement accroché. Je n'étais pas fan du Gonzales popstar des Inrocks dans les années 2000, pas davantage du Gonzales néo-contemporain ou de l'apprenti rappeur qui tentait d'inventer un nouveau sous-genre hip hop au début des années 2010. Étais-je trop jeune ? Aujourd'hui, l'ironie de l'artiste canadien m'amuse davantage. Ses hybridations improbables de Satie et de flow gangsta, peu tenables sur la longueur, fonctionnent de mieux en mieux, d'autant que ses albums sont courts.



Sur "French Kiss", disque bien perché, l'intérêt est relativement constant. La faute à une série de featurings totalement incohérents : Arielle Dombasle et Christine Ott croisent Richard Clayderman et honnêtement, on ne sait plus à quel saint se vouer. Même Teki Latex est de la partie et rien que pour ça, on exprime toute notre reconnaissance à Chilly Gonzo, qui n'a jamais aussi bien porté son surnom. Son rap de troll épouse parfaitement les délires égocentrés de Tekitek, dont le comeback en 2023 est toujours aussi invraisemblable.



Et puisqu'il fallait bien élire une chanson du jour sur cet album qui ne ressemble à rien de ce que vous écouterez d'autre cette année, décernons le pompon à un énième duo, avec Juliette Armanet celui-là. Chilly Gonzales y déclare sa flamme  vous l'avez ?  aux grands Michel de la chanson française, mais pas tous. Si Berger et Polnareff ont droit à des égards, Gonzales omet curieusement une figure du Commandeur qui sent la transpiration et chante de façon sectaire pour des boy-scouts de droite. Coïncidence ? Je ne crois pas. C'est sciemment que le natif de Montréal tend un piège à sa partenaire d'un jour en ravivant la polémique qui lui a pourri l'année. Ou pas. Mais c'est si drôle de se mettre dans la peau d'un complotiste... en chantant.     



Commentaires

Thibaut a dit…
Teki? Pq ce R.I.P au RAP!
Nous on aimait bien... continue la semaine prochaine...
Laurent a dit…
Le Ciel t'entende (mais si le Ciel a un enfer, le Ciel peut bien attendre).
Marc a dit…
Evidemment, le parallèle avec Katerine est pertinent mais si Philippe m’amuse beaucoup, ceci me crispe. Comme tu l’expliques dans la chanson de la veille, on peut faire ce qu’on veut avec le rap, mais aussi n’importe quoi. Ici, on a l’impression qu’il est très fier de ses catchlines pas toujours au top.
Marc a dit…
Aussi, il vaut mieux se mettre dans la peau d’un complotiste toujours mieux que de lever des fonds pour un vrai complotiste comme Eric Clapton.
Laurent a dit…
Je me félicite de constater que je n'ai jamais beaucoup aimé Clapton le musicien, ce qui facilite vachement le rejet de Clapton le conspirationniste.

Pour revenir à Chilly Gonzo, c'est vrai que ses punchlines sont grotesques (comme celles de Teki d'ailleurs) mais je suis certain qu'il y a du deuxième voire troisième degré dans son approche. Curieusement, j'adhère pour la première fois depuis très longtemps.