Tout le monde n'a pas la chance d'être né(e) Islandais(e). Statistiquement, c'est même encore beaucoup plus improbable que d'être Belge : c'est vous dire. À défaut d'être Björk, donc, Cameron Mesirow doit se contenter d'être la Björk américaine. C'est déjà pas mal. On est loin du degré d'expérimentation et de l'altitude à laquelle reste perchée ma chanteuse préférée, mais Glasser se démène pour nous faire entrevoir quelques paysages escarpés au travers du fog. Bien sûr, il y en a plein d'autres qui transcendent les frontières dans cette cohorte de suiveuses, de la France aux îles Féroé, et Mesirow peut prétendre au pompon du mimétisme.
C'est toutefois faire beaucoup d'injustice à la singularité de cette artiste que de la limiter au statut d'ersatz. Son troisième album – "Crux" – vient d'arriver sur la pointe des pieds, au bout de dix ans d'une absence certes fort peu remarquée. Qu'à cela ne tienne, All Lovers est le titre envoûtant avec lequel on vous prépare psychologiquement à la fin d'une aventure : « I never thought of what the ending would be, always depending on a new day. » Alors que ça commence à sentir le sapin, la vielle de la quille, cette dernière jolie surprise discographique de 2023 se pose avec la douceur d'un baume pour consoler quiconque aura du mal à tourner la page.
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