Parfois j'essaye de faire le recensement et je me demande : est-ce que c'est normal d'avoir autant d'artistes qui comptent dans une existence ? On promeut une chanson par jour et régulièrement, il s'avère qu'elle est le fruit d'un(e) musicien(ne) sans qui on n'imagine pas de vie possible. Ça a été vrai chaque fois que je l'ai dit, et ça l'est plus que jamais à l'heure de découvrir le nouveau titre de Björk. L'interprète islandaise, sans le moindre doute, fait partie de celles que je révère et ce, depuis ma prime jeunesse et ses débuts avec les Sugarcubes. Ne vous attendez donc pas au moindre sursaut d'objectivité parce qu'aujourd'hui, on passe en mode panthéon.
En plus d'être une légende vivante, Björk a toujours su s'entourer. Quand on a appris la sortie imminente d'une collaboration avec Rosalía – dont je pense également le plus grand bien –, difficile de garder une contenance. Certes, Oral ne vaut pas forcément la somme de ses parties et l'Espagnole y reste plutôt sobre, pour ne pas dire en léger retrait. Cela étant dit, le morceau est vraiment beau. Ce titre caritatif, destiné à préserver la biodiversité islandaise de l'élevage piscicole intensif, ne se contente pas de marier deux voix magnifiques ; c'est aussi la rencontre au sommet de deux façons singulières, mais finalement assez proches, d'envisager l'excellence pop. Au regard des standards de Björk, artiste radicale, le résultat sonne comme ce qui ressemble le plus à un tube de Björk depuis un bail. Cela suffit-il à en faire une des chansons de l'année ? Évidemment que oui, quelle question...
Commentaires
Bon, l'album de l'an passé ne m'avait pas marqué plus que ça. Rude (mais bon, on en a vu d'autres) mais pas passionnant pour autant.
Ceci est donc bienvenu, on se rappelle pourquoi on avait adoré Play Dead (entre des pelles d'autres merveilles).
Je suis ravi que tu cites "Play Dead" ; une de ses plus belles chansons selon moi, mais je n'ai jamais vu Björk la jouer en concert et ça me laisse comme un grand vide existentiel.