Je me disais l'autre jour : « Quand même, le dernier single de Miley Cyrus il est vraiment pas mal. Est-ce qu'on ne ferait pas une sous-rubrique 'la pop song du mois' ? » Puis j'ai vu le clip et je me suis dit : « Mais peut-on vraiment montrer ça aux enfants du groupe catéchèse ? Tant pis, tirons un trait sur toute cette pop pécheresse... » Ha ! C'était compter sans le retour de Rosalía ! Divine Rosalía qui, en plus de nous avoir enchantés avec le meilleur concert de 2022 et une pépite absolue d'électro-pop-bachata-bulería-dancehall (l'énorme "Motomami"), a bien compris les règles du game en occupant le terrain comme un renard des surfaces.
À peine remise de "Motomami +" (la « director's cut » de son album si vous préférez) et d'une tournée où elle a dépensé sur scène l'énergie de trois marathons par soir, l'infatigable Catalane vient nous souhaiter la bonne année avec un nouveau single tout craquant. Peut-on encore souhaiter la bonne année fin janvier ? Oui, tant qu'on n'est pas à la Chandeleur on a toujours le droit, mais vous êtes hors-sujet. Ah ça ! Pour jouer aux jeux vidéo toute la nuit il y a du monde, mais quand il s'agit de se concentrer sur sa copie, là...
Écoutez-moi plutôt cette rythmique enjouée à base de palmas (une de ses marques de fabrique), cette alternance espagnol-anglais qu'on avait notamment goûtée sur Hentai, et puis cette voix qui, dans le même souffle, fait vibrer douleur et joie avec un seul accent. LLYLM (« lie like you love me ») aurait pu être une pop song efficace de plus mais son break flamenco, après le deuxième refrain, rappelle que Rosalía est d'abord une artiste intense. En plus, elle a un côté « bonne copine » comme Lara Fabian... sauf que Rosalía, j'aime beaucoup sa musique. Comme un fou, comme un soldat, comme une star de cinéma.
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