Celle-ci, j'hésite depuis un bail à la mettre en tête de gondole, mais depuis la sortie de l'album "Sofstcars" et sa rasade de ritournelles malsaines, je dois dire que j'ai de plus en plus de mal à me l'enlever de la tête. On est ici dans ce qui se fait de plus en vogue en matière d'hyperpop ascendant ChatGPT. Originaire de Singapour, Yeule est un(e) chanteur(se) mi-organique mi-avatar, une espèce de pseudo-star du métavers qui s'est construit une mythologie comparable à celle que Janelle Monáe entretenait à ses débuts, ou à l'univers onirico-techno-sensoriel qu'essaye de nous vendre Grimes. Musicalement, on pense aussi au cas Yaeji, qu'on vous a déjà présentée ici.
Bref, le projet de Nat Cmiel ne manque pas d'intriguer sur papier. La bonne nouvelle, c'est que l'artiste concrétise de manière convaincante. Après avoir signé chez Ninja Tunes, Yeule donne une suite à son disque "Glitch Princess" qui m'avait déjà titillé l'an passé, et passe incontestablement à la vitesse supérieure. Attention, ne me faites pas dire ce que Jacques a pas dit : "Softscars" n'est clairement pas le grââl absolu. Mais dans son genre, c'est une vraie réussite, comme en témoigne Dazies : un titre à tiroirs et à l'arrière-goût de grunge, qui permet à Yeule de nous inviter dans son univers fascinant, entre heroic fantasy et cyberpunk. Bon délire.
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