La chanson du 23 juin : Amaarae - Come Home to God

Balançons d'entrée un bon vieux cliché : Amaarae  Ama Serwah Genfi pour la maison communale  est américano-ghanéenne et à l'évidence, sa musique a retenu le meilleur des deux cultures. Soit un r'n'b largement tartiné d'afrobeat, hyper moderne sans chercher à être racoleur, et avec des penchants très affirmés pour l'hybridation. Sur son second album, le plus qu'efficace "Fountain Baby", la chanteuse slalome entre les registres avec beaucoup d'aisance et risque même de convaincre les plus rétifs à la moindre velléité de pop « exotique ». 

Je ne m'étendrai pas sur son délire punk, dans la lignée de ce que propose la fille d'un gars qui multiplie les pains quand on parle de sa femme (donc pas Jésus, qui était célibataire et distribuait ses pains à la bonne franquette). La variété de "Fountain Baby" est plus subtile. Sensuelle sur le très moite Reckless & Sweet, sautillante sur un Sociopathic Dance Queen façon popstar japonaise, Amaarae parvient même à faire du reggaeton sans être pénible ou vulgaire (Wasted Eyes, mi-suave mi-martial). Bref, au risque de se répéter, on ne peut que se réjouir lorsque les nouvelles vedettes du genre s'abstiennent de sortir leurs gros sabots pour marquer les esprits. 

En l'occurrence, celui d'Amaarae est grand ouvert et, à l'instar d'une Janelle Monáe, l'artiste ne s'impose aucun carcan. C'est ainsi que la chanson du jour  sans être la plus représentative d'un album globalement très solaire  pousse le curseur du crossover un cran plus loin. À partir d'un riff grunge, le morceau nous emmène sur un terrain sans doute plus connu, sauf que c'est pas non plus tous les jours qu'on entend du r'n'b en mode destroy, genre « sex, drugs and rock'n'roll » entre deux zouks love. De là à faire breveter l'eau chaude ? Non, évidemment : Prince ou Neneh Cherry nous ont déjà offert ce genre d'émotion. Cela dit, merci à Amaarae d'aller puiser son inspiration un peu partout, surtout si c'est avec autant de goût.


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