La chanson du 20 mars : Yves Tumor : Ebony Eye

Ça m'ennuie de vous dire ça, mais la semaine va être longue. En même temps, si vous avez passé quasi tout votre week-end à vous trémousser jusqu'à des heures indues, ne vous étonnez pas de voir un brin de fatigue pointer le bout de son nez. Le remède ? C'est bien simple : danser encore. Avec qui, avec quoi ? Oh ben vous savez, vous sortez avec qui vous voulez et toutes sortes d'accessoires peuvent convenir. Je connais des gens qui sont pénétrés par le démon de la danse à la seule vue d'un cône de chantier, d'une pompe à vélo ou d'une barrière Nadar. Donc là, c'est vous qui voyez.

Cela dit, si par « avec qui, avec quoi » vous me demandiez en fait « sur quelle musique », désolé... on s'est mal compris. Pour me faire pardonner, je vous annonce que j'ai la bande-son adéquate pour vous accompagner aujourd'hui. Par contre, je vous préviens : on ne parle pas de sons dansants au sens moderne du terme. Non, il serait plutôt question de quelque chose de primitif, et pourtant terriblement sophistiqué. C'est un peu l'ambivalence qui préside au dernier album d'Yves Tumor, intitulé  attention, tout le monde prend une grande respiration  "Praise a Lord Who Chews But Which Does Not Consume; (or Simply, Hot Between Worlds)". Tout un programme, n'est-il pas ?

Le disque n'a pas que deux faces, il a aussi deux facettes. La première, instinctive et funky, fusionnant les influences dans ce beau bouillon de culture qui m'a tant séduit sur le dernier Young Fathers. La seconde, réfléchie et structurée, empilant les couches sonores avec la science des grands. Il y a tout ça dans Ebony Eye : du rock foutraque à la Go ! Team, de la néo-disco à la Jungle, un zeste de new wave, un trait d'électro-pop, des chœurs grandiloquents. L'ambition de créer une œuvre totale, qu'on juge cette dernière aboutie ou non, force toujours l'admiration. Est-ce que pour autant, ceci vous fera danser ? Oh ben vous savez, ça c'est vous qui voyez.


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