La chanson du 29 décembre : Cold War Kids - Starring Role

Ah, les groupes de seconde catégorie... Au fond, ce sont ceux qu'on préfère et les Veils font partie de ceux qui nous l'ont brillamment rappelé cette année. Vous savez : ces artistes qui n'ont pas percé à la même hauteur que des collègues pas meilleurs  voire parfois moins bons  qu'eux. Parce que c'est un peu la loterie, tout ça, un truc qui a un peu à voir avec l'alignement des étoiles. D'accord, les Cold War Kids ont sorti beaucoup d'albums médiocres après un coup d'essai marquant, mais des mastodontes comme Coldplay ou Muse en ont fait des pires et ça ne les a pas empêchés de rester au sommet. La loterie, je vous dis.

Et puis les Cold War Kids pratiquent un rock bluesy  pas toujours assez racoleur, pauvre en gimmicks, peu remarquable en fin de compte. Malgré tout, on leur a toujours laissé une place dans le cœur et à l'écoute du nouvel album "CWK", on ne le regrette pas. Nathan Willett écrit toujours des textes intéressants et surtout, il continue de chanter avec l'intensité des débuts, explorant dans diverses variations le thème universel de la seconde chance, de la vie qu'on peut recommencer pour aimer mieux même s'il est trop tard. Ainsi avoue-t-il, sur le très radio-friendly Blame : « I have to set you free, 'cause I'd rather be lost in misery than make this right. » 



En fin d'album, on l'entend incarner un médiocre dont les espoirs s'étiolent année après année, avide d'une occasion de pouvoir rejouer toutes les scènes en tenant le rôle principal, histoire de savoir au moins une fois ce que ça fait d'être adulé. Forcément, quand les Californiens ressortent ainsi leurs guitares pour demander quand viendra enfin l'heure de gloire, on ne peut s'empêcher de penser qu'ils parlent de leur carrière. Qu'auraient pu en effet devenir les Cold War Kids, groupe désormais confidentiel, si la trajectoire avait pu dévier d'un iota pour en faire des idoles ? Qu'ils se posent eux-mêmes la question ou non, de toute manière, on les aime comme ils sont.


Commentaires

Marc a dit…
Juste après ton article, j'ai entendu un morceau d'Elbow, autre candidat de la catégorie 'net niet'.
Laurent a dit…
Pas totalement faux à l'international, cela dit il me semble qu'ils ont décroché la timbale intra muros depuis leur Mercury Prize. Si en dehors des frontières UK, Elbow fait encore figure de secret bien gardé, je crois qu'ils sont plus ou moins des superstars locales.