Il y a des associations qui s'avèrent être des évidences, même si elles sont avant tout circonstancielles. Mais l'échange de bons procédés auquel se sont livrées la poétesse liégeoise Lisette Lombé et l'électronicienne bruxelloise Cloé du Trèfle fut surtout placé, de leur propre aveu, sous le signe de la fluidité. Collaboration née durant le confinement, "Brûler Danser" est depuis deux ans un spectacle qui sillonne les routes francophones et qu'il faut voir absolument. C'est aussi aujourd'hui un album qui reprend, sans l'ardeur imprévisible de l'instant T, les créations du duo belge. Créations surprenantes mais où tout, de fait, semble couler de source.
« Mais bon sang ma belle ! Des injustices, il y en a des tonnes... » Et notre narratrice de dérouler un inventaire non exhaustif de ce qui nous divise dès la naissance. Le récit slammé par Lombé est si habité qu'on finirait presque par oublier – sacrée fluidité ! – avec quelle précision chirurgicale la musique de Cloé du Trèfle l'épouse. Si on n'atteint pas les summums de suffocation vécus chez Glauque, il semble tout de même pertinent de constater que le sol belge s'affirme comme un terreau de poésie sépulcrale sur fond d'électro dark. Prenons-le comme une bonne nouvelle. Le spectacle reviendra en 2024, tout espoir n'est donc pas perdu d'expérimenter, au plus près de la chair, cette alliance terriblement lascive de sons, de rythmes et de mots.
Commentaires
Tiens, j'ai vu ce match (j'en vois très très peu) dans un lobby d'hôtel au Brésil. Elle raconte ça moins bien que Rodrigo Beekens en tous cas.