La chanson du 12 novembre : Daniel Darc - J'aime l'Amour (Par Habitude)

Festival Daniel Darc à l'heure de commémorer le dixième anniversaire de sa disparition. S'il y en a ici qui ignorent qui était Daniel Darc, il existe deux mots en français pour décrire précisément l'artiste : écorché vif. Petit-fils d'immigrés russes qui ont fui la révolution de 1917 et d'une grand-mère lituanienne gazée à Auschwitz, fan d'Elvis Presley converti au punk puis chanteur du groupe Taxi Girl qui nous a laissé le tube Cherchez le Garçon, Daniel est notamment connu pour cette anecdote : un soir de 1981, il s'ouvre les veines sur scène pour réveiller un public trop amorphe en l'aspergeant de son sang. C'est vous dire si on parle d'un gars fameusement torturé. 



Après vingt douloureuses années de galère, le succès est pourtant venu refrapper à sa porte en 2004 lorsque sort l'album "Crèvecœur". Un disque témoin de son apaisement, lié entre autres à son ancrage profond dans la religion, mais qu'on doit surtout au travail de réalisation de Frédéric Lo. Complice jusqu'au bout et par-delà la mort, Lo nous offre aujourd'hui deux très beaux cadeaux. D'abord, une compilation de reprises de Daniel Darc par une poignée d'artistes triés sur le volet : on en reparle demain. Par ailleurs, sort aussi "Parenthèse Enchantée", un nouveau pseudo-album de Daniel Darc qui est en fait la réédition de titres exclusifs enregistrés durant les sessions de "Crèvecœur". Il n'y a pas à dire, on a été pourris-gâtés.

Si tous les titres de cette "Parenthèse"  ne sont pas au niveau de ce que Darc pouvait proposer à l'époque, certains ressemblant un peu à des ébauches, on a droit à de vraies belles chansons, comme toujours entre chant feutré et talk-over.  Un chouette petit morceau tordu nous rappelle combien le chanteur parisien avait le sens de la formule : J'aime l'Amour (Par Habitude). La rythmique fait très vieux rock'n'roll et les cordes triturées à la dEUS impriment un côté bordélique assez réjouissant. On aimerait dire que Daniel Darc est en forme, puis on se souvient que la chanson du jour a vingt ans d'âge. Mais à l'instar d'un bon millésime, elle a plutôt bien vieilli.


Commentaires

Marc a dit…
Comme je connais très mal mon Daniel Darc, j’avais zappé cette compilation. Mais l’esthétique démo convient forcément bien à son style. Et de fait, l’effet ‘dEUS’ est saisissant.
Laurent a dit…
En tout cas "vieux dEUS", depuis que Klaas passe plus de temps derrière ses claviers que sur son violon, à mon corps défendant. Et quand bien même je connais plutôt bien l'œuvre de Daniel Darc, j'ignorais complètement l'existence de cet album caché. Quelle bonne surprise !