Festival Daniel Darc à l'heure de commémorer le dixième anniversaire de sa disparition. S'il y en a ici qui ignorent qui était Daniel Darc, il existe deux mots en français pour décrire précisément l'artiste : écorché vif. Petit-fils d'immigrés russes qui ont fui la révolution de 1917 et d'une grand-mère lituanienne gazée à Auschwitz, fan d'Elvis Presley converti au punk puis chanteur du groupe Taxi Girl qui nous a laissé le tube Cherchez le Garçon, Daniel est notamment connu pour cette anecdote : un soir de 1981, il s'ouvre les veines sur scène pour réveiller un public trop amorphe en l'aspergeant de son sang. C'est vous dire si on parle d'un gars fameusement torturé.
Si tous les titres de cette "Parenthèse" ne sont pas au niveau de ce que Darc pouvait proposer à l'époque, certains ressemblant un peu à des ébauches, on a droit à de vraies belles chansons, comme toujours entre chant feutré et talk-over. Un chouette petit morceau tordu nous rappelle combien le chanteur parisien avait le sens de la formule : J'aime l'Amour (Par Habitude). La rythmique fait très vieux rock'n'roll et les cordes triturées à la dEUS impriment un côté bordélique assez réjouissant. On aimerait dire que Daniel Darc est en forme, puis on se souvient que la chanson du jour a vingt ans d'âge. Mais à l'instar d'un bon millésime, elle a plutôt bien vieilli.
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