Juste trois minutes de beauté fragile pour regarder la pluie couler le long des carreaux. Sur la bande originale de "Rudy", le compositeur japonais déroule 30 compositions (plus ou moins) courtes, essentiellement axées autour de son piano. Son jeu est aérien – on pense souvent à Ólafur Arnalds – et le film a l'air joli, plein d'images lumineuses et de bons sentiments. Je vous laisse juger mais on semble être sur du drame familial classique avec rites de passage, tout ça. Parce que je n'ai pas vu le film, en fait... mais bon, c'est pas Les Cahiers du Cinéma ici.
Revenons donc à la musique, et à ces fameuses trois minutes qui pourraient nous raconter beaucoup d'histoires ; en l'occurrence celle d'une fugue, si l'on s'en tient au seul titre. Attention : quand je dis « fugue », je ne parle évidemment pas d'un canon musical mais bien d'une échappée, d'une course contre la vie, et l'on s'imagine sans peine à l'écoute de ce morceau qu'une jeune fille songe à un nouveau départ. Peut-être en courant dans la nuit, peut-être en sentant le soleil darder ses reflets aveuglants à l'arrière d'une mobylette, ou simplement dans l'intime immobilité de sa chambre, à regarder quelques gouttes d'une pluie d'octobre couler le long des carreaux.
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