Peu de compositeurs parviennent à me toucher de manière aussi simple et systématique qu'Ólafur Arnalds, dont les seules nuances pianistiques suffisent à transformer un impromptu en pur moment de grâce. L'artiste islandais a contribué à vulgariser la musique néo-classique au fil d'une discographie qui charrie des fragrances de pinède et le fraîcheur des grands espaces. C'est donc une lapalissade d'affirmer que les chansons d'Arnalds n'ont pas besoin d'être chantées. Pourtant, il lui arrive de temps à autre de convier quelque vocaliste à l'accompagner sur un titre, parce qu'il le sentait comme ça. Cette histoire-ci est plus jolie.
Il y a deux mois, pendant les balances d'un concert, Ólafur répétait son titre Saman et s'est mis à improviser. Quelqu'un a jugé bon de le filmer et ce court moment de spontanéité s'est retrouvé sur les réseaux sociaux.
Une jeune femme du nom d'Ella McRobb, fascinée par cette mélodie, y a ajouté quelques bribes de texte et a commencé à chanter dessus. Comme beaucoup de jeunes gens à travers le monde, elle a décidé de poster sa prestation sur les réseaux sociaux. Et puis Ólafur l'a entendue. Une semaine plus tard, il invitait Ella à prendre l'avion pour Reykyavik. Une semaine de plus, et les deux artistes avaient terminé le morceau, l'avaient réenregistré et, vous vous en doutez, posté où ça ? Sur les réseaux sociaux. Comme quoi, ça sert parfois à quelque chose cette connerie.
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