Une chanson du jour en anglais alors qu'on fête la communauté française, entité linguistique fédératrice autant que généreux employeur, c'est un geste bien ingrat. Mais que voulez-vous, on ne passe pas aussi facilement sous silence la sortie d'un nouvel album de Sarah Mary Chadwick, songwriteuse un peu déglinguée et chanteuse chevrotante. Sarah Mary, c'est un peu comme si Tori Amos faisait peur avec sa voix plutôt qu'avec sa chirurgie esthétique. C'est sans doute déroutant pour celui ou celle qui découvrirait pour la première fois cet organe parfois bancal, mais on peut difficilement faire plus habité de son côté de la planète. Oui, parce que Madame est Australienne, pays peu réputé pour sa densité démographique (et j'assumerai ce jeu de mots sur mon lit de mort).
La douce folie de Sarah Mary Chadwick, sur fond d'orchestrations dépouillées – la plupart du temps, c'est elle et son piano – ouvre la porte à des interprétations intenses qui rappellent immanquablement Amanda Palmer et Frida Hyvönen. Pas du genre à se laisser embêter par une note trop haute, la chanteuse des antipodes voltige dans un oubli total des conventions et c'est pour ça que ses compositions sont autant de bulles d'oxygène. Sur "Messages to God", son dernier disque, elle est plus libre que jamais, et si sa voix tape parfois à côté, l'émotion est quant à elle toujours juste. Sometimes I Just Wanna Feel Bad, affirme-t-elle, et en ce qui me concerne c'est OK. Tant qu'il y a du partage, on accueillera toujours les maux de l'autre avec bienveillance.
Commentaires
Bref, une vraie belle découverte pour moi, même si j'ai du attendre 8 albums pour ça. En fait, elle a signé récemment sur Kill Rock Stars qui est bien mieux distribué, ceci expliquant celà.
Bonne fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles donc !