Dans la série des jeunes chanteurs français qui se présentent sous un prénom de grand-père, on avait déjà Claude et Jacques mais il nous manquait un Jean. Cette terrible lacune est à présent réparée avec l'arrivée dans le game d'un petit gars timide aperçu ce week-end en première partie d'Odezenne au Botanique. Très dans l'air du temps, le jeune homme pratique une variété urbaine mi-rappée, mi-chantée – et mi-autotunée aussi, mais on me dit que le compte n'est pas bon – qui rappelle fortement la proposition artistique d'Achile, autre garçon au nom de baptême vieillot quoique nettement plus prisé par les jeunes parents.
Jean, c'est donc comme on l'a dit quelqu'un de timide, qui possède pour l'instant la présence scénique d'un oursin mais dont les chansons efficaces ont reçu un accueil chaleureux à l'Orangerie vendredi dernier. Chantant ses peines de cœur sur un ton neurasthénique mais surtout une mélancolie qu'on sent sincère, l'artiste pose son flow sur des instrus franchement excellentes et son interprétation ne manque pas de nuances. Comme c'est un garçon de son époque, Jean a tout compris aux codes de l'autoflagellation qui caractérise la nouvelle garde française. Vu qu'on ne s'en est pas encore lassé, ça change des egotrips ringards et on en reprendra volontiers une petite jatte.
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