La chanson du 22 août : Jon Batiste - Wherever You Are

On aime bien Jon Batiste quand il promène son excentricité entre la scène et les plateaux télé, quand son jazz occasionnellement solaire donne la pêche aux plus moroses, ou encore quand il improvise pour sublimer un morceau de Lana Del Rey. En revanche, quand il collabore avec des artistes urbains, on franchit la frontière qui sépare le kitsch du pénible : c'est ce qui donne à son nouvel album, "World Music Radio", son côté poussif... pour ne pas inaudible dans son intégralité. Dommage qu'un garçon à l'oreille si sûre se complaise ainsi parfois dans la guimauve, car son talent n'a par ailleurs jamais été si évident sur d'autres titres plus vintage.

Les titres en question, situés à la fin du disque pour ne pas faire fuir un nouveau public qui aime la soupe en boîte, atteignent les sommets de ferveur qu'on recherche en se réfugiant de temps à autre dans les vieilles pépites soul. Nul besoin de ressortir aujourd'hui votre vinyle rayé d'Otis Redding : Wherever You Are, petit bijou d'intensité caché au fin fond d'un album raté, ravive la flamme des grands interprètes sixties et seventies. Ça vous prend simplement aux tripes à coups d'orgue Hammond et de batterie maltraitée, ainsi que la voix déchirée  et surtout déchirante  d'un type qui, comme tant d'autres avant lui, ne veut juste pas qu'elle s'en aille.


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