La chanson du 13 juillet : Anohni & the Johnsons - Rest

L'événement de l'été ne fera sans doute pas aussi grand bruit que Tomorrowland, mais certains gourmets peuvent s'exciter à raison : Anohni, ex-Antony, a reformé les Johnsons. Finies, les fugues électro radicales, l'artiste revient à son core business : la torch song qui marie Al Green et Nick Cave pour un résultat enrichi en frissons de toutes tailles. Je ne m'en suis pas caché : à l'écoutes des premiers singles assez retenus, j'avais douté d'un potentiel retour d'Anohni aux affaires. La faute aussi au virage à 180 degrés emprunté par sa carrière il y a dix ans. 

Alleluïa ! Joie et rédemption, "My Back Was a Bridge for You to Cross" est une petite merveille, un vrai album des Johnsons qui retrouvent définitivement leurs fondamentaux : tout, de la production au visuel, nous invite à dessiner un pont d'Einstein-Rosen virtuel pour retrouver le groupe dans sa verve passée, comme si les dix dernières années n'avaient pas existé. Et pourtant, que ces chansons-là nous avaient manqué !



Il est bien paradoxal de ressentir une émotion semblable à celle des retrouvailles alors qu'on entend ces nouveaux titres pour la première fois. C'est un peu le deuxième effet Kiss Cool, à son paroxysme sur Rest. Morceau le plus bluesy du disque, dominé du reste par une soul engagée qui rappelle le meilleur de Marvin Gaye, cette pépite de près de six minutes invite des guitares très seventies pour un finale habité. Sans oublier bien sûr la voix exceptionnelle d'Anohni qui est, avec le miel et la soie, la chose la plus caressante qu'a pu enfanter Mère Nature. À Tomorrowland ils s'en tamponnent, mais ici croyez-bien qu'on kiffe ça, la musique bio.


Commentaires

Marc a dit…
Je suis en train de tourner autour de cet album qui est intéressant mais dont je n'ai pas encore trouvé la porte. Mais je finirai par la trouver, c'est certain.
Laurent a dit…
Tu as la clé ? Sors ! Sors !!