Fatoumata Diawara a tant fait pour illuminer les récents albums de Matthieu Chedid qu'un retour d'ascenseur s'imposait. Non pas que Fatou ne pût se passer du fils de Louis – mais non, pas Charles Michel – puisqu'elle pouvait déjà compter sur les services dévoués de Damon Albarn. Oui, ENCORE lui ! L'Anglais signe la production de six titres sur "London Ko", très grande réussite en matière d'œcuménisme musical. Le mélange de musique traditionnelle malienne et de rock européen y est proprement délicieux et les duos ne sont pas en reste, sans qu'il soit jamais question de « choc des cultures ». Le métissage est fluide, pour un résultat qui gâte le mélomane.
Et quand bien même on se régale tout le long de ce disque chaleureux, c'est sans doute Massa Den qui offre le plus bel arc-en-ciel d'émotions : le chant déchirant de Fatou et ses chœurs angéliques, les touches électro discrètes et les larmes de blues. Puis Matthieu qui susurre entre deux riffs, sans peur du ridicule, cette lapalissade en forme d'easter egg : « Un seul être vous aime et tout est réparé. » On a juste envie de se blottir dans les bras de cette créature chérie pour soigner les petits bobos de la journée passée. S'il « suffit d'un poème » pour ne pas oublier cette évidence, rappelons-nous aussi que, pour qui sait la voir et l'entendre, la poésie est partout.
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