Dans la famille Grant, je demande le papa : pianiste et globe-trotter de son état, monsieur publie une collection de vignettes contemporaines que personne ou presque n'aurait écoutées s'il n'avait eu une fille très, très connue. Oui, parce que le nom de la petite Lizzy Grant vous est peut-être moins familier que son pseudonyme : Lana Del Rey. Donc quand Lana est invitée à pousser la chansonnette sur les comptines cotonneuses de son daddy, on risque de passer un très bon moment. Impression déjà confirmée il y a quelques semaines par Lost at Sea, chant de sirène éplorée au grand large, et que ce nouvel hymne vient aviver avec la classe des grands jours.
Non contente d'avoir publié un des albums marquants de l'année – l'éternellement sublime "Did You Know That There's a Tunnel Under Ocean Blvd" –, l'Américaine maintient le cap d'une beauté évanescente, s'affirmant définitivement comme une des artistes de la décennie. Bien sûr, cette fervente pratiquante a trop d'humilité pour tirer ici la couverture à elle, et tente même de nous convaincre que le mérite de cette nouvelle réussite revient à son papounet : « I know I'm not Joni Mitchell, but I've got a dad who plays like Billy Joel ». Peine perdue : on sait pertinemment à qui l'on doit nos plus beaux émois. Donc comme, à notre façon, on est aussi du genre fervent – et accessoirement poli –, on dit « merci Lana » pour les frissons, et « merci Rob » pour Lana.
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