La chanson du 25 mai : Smashing Pumpkins - Pacer

Il n'y a rien d'anachronique à écouter les Smashing Pumpkins en 2023. La bande à Billy Corgan a pondu, dans un temps que les moins de vingt ans ne veulent pas reconnaître, son lot de pépites indémodables. Le véritable anachronisme, c'est de continuer à écouter les nouveaux albums des Smashing Pumpkins. Là, on est sur du revival déjà nettement plus ringard. Pensez donc : "Atum" est un opéra rock (oui, comme Starmania). Un monument de mégalomanie en trois actes, une somme de 33 morceaux qui vont piocher allègrement dans la new wave et le hard chevelu, pour un résultat forcément inégal. Ça calme.

Seulement, voyez-vous, je suis plutôt client de cette passion récente que Corgan a développée pour les vieux synthés. Bon, je ne veux fâcher personne ; je n'aime pas le conflit. Certes, je suis bien forcé d'admettre que les Pumpkins sont un grand groupe du 20e siècle... et juste du 20e siècle. Passé le bug de l'an 2000, évidemment que ces gens ont sombré. Par ailleurs, on remettra à plus tard notre débat sur le thème : « Faut-il séparer l'homme de l'artiste ? » Tout le monde sait que Billy Corgan est un tyran antipathique, c'est établi. Alors, faut-il bousiller les citrouilles comme le jour après Halloween ? C'est là que je vais vous étonner.



Quitte à naviguer contre le vent, j'ose l'affirmer : j'ai aimé les derniers disques tout kitsch des Smashing Pumpkins, "Cyr" en particulier. Le retour du guitariste James Iha, caution onirique de leurs morceaux les plus aériens, n'y est sans doute pas pour rien. Je trouve le groupe plutôt en bonne forme, la preuve : j'ai réussi à m'envoyer les trois actes de "Atum" sans faire d'AVC. Le troisième volet, sorti il y a peu au même titre que le coffret complet, est même le plus intéressant et varié. Je ne cacherai cependant pas mon penchant pour les arrangements tout en mirage pop de Pacer, un truc moins grunge que ma grand-mère en Converse. Les fans de la première heure récuseront sans doute ; mais vu d'ici, ces synthés vintage font décidément un bien fou.   


Commentaires

Marc a dit…
Ecouter les trois volumes d'un opera rock, il faut le faire, chapeau, c'est du don de soi!

Plus sérieusement, ce morceau fonctionne si on oublie que ce sont les Smashing Pumpkins. Leur héritage est trop lourd pour notre génération et on a toujours trop d'attentes. Mais si on arrive à s'en abstaire, c'est plutôt convaincant en fait...
Laurent a dit…
C'est exactement mon point de vue. Excellent morceau (il y en a d'autres sur ces trois volets) d'un groupe inconnu qui démarre.