Non, la chanson du jour n'est pas une énième relecture du tube intergalactique de Lio, mais juste un titre qui tue sur un album avec que des titres qui tuent. Zaho de Sagazan entre sans s'excuser dans la cour des grandes avec son premier Happy Meal "La Symphonie des Éclairs", qui confirme l'excellente santé d'une scène french pop sans doute à son prime. Les coups d'essai en formes de coups de maître se comptent en effet par pelletées chez mes voisines d'Outre-Quiévrain : P.R2B, Marie-Flore ou encore Blondino, où s'arrêteront ces chanteuses-bidouilleuses virtuoses qui proposent d'entrée de jeu des longs formats consistants ? Et tout ça sans repasser par la case départ, où on touche normalement les 4000 francs (oui, mon Monopoly date un peu)...
Alors voilà, j'ai essayé de résister à cette Zaho – à ne pas confondre avec une meuf chelou – mais rien n'y a fait : en voulant à tout prix éviter le panneau, genre « c'est toujours la même chose », je suis tombé dedans les deux pieds d'abord, puis le reste, et ça a fait crac-boum-hue. Oui, son flow sur Tristesse fait penser à Stromae ; oui, ses pulsions synthétiques rappellent Perez ; oui, tout de la démarche à la dégaine évoque la première et meilleure période de Christine & the Queens. Donc pour évacuer le problème des inévitables comparaisons, il suffit d'écouter Zaho de Sagazan sur un piano-voix troublant. Sans ses machines ou presque, la chanteuse séduit d'autant plus que la mélodie et l'interprétation peuvent être jugées sur pièces. Verdict ? Grande artiste.
Commentaires
Sinon, Sagazan est excellente. Je m'étonne juste de l'ampleur manifeste du buzz alors que Fishbach ou P.R2B n'en ont pas bénéficié à talent égal et style très comparable.
En plein dans le mille ! Je suis eu !