La chanson du 27 avril : Quentin Sauvé - Random Streets

Et c'est parti. Pour les quatre derniers jours d'avril, on va s'envoyer du son qui prend son temps. Au programme de ce jeudi 27, le Français Quentin Sauvé, entendu à la basse chez Birds in Row. Si d'aventure vous faites partie des gens qui connaissent cette formation au propos musical pour le moins radical, vous serez potentiellement soulagé(e) d'entendre ici quelque chose de nettement plus reposant. Quentin ne fait pas non plus dans l'acoustique pur, mais ses chansons laissent pénétrer l'espace avec un sens de l'hospitalité bienvenu. Parvenir à une telle amplitude à partir de pas grand-chose témoigne d'un don pour l'accueil que pourrait lui envier Theo Francken. (Cette vanne de mauvais goût sera sans doute mal comprise en dehors de nos frontières, ce qui lui permet en même temps d'atteindre une dimension « méta » vertigineuse.)  

Je vous propose de revenir à l'artiste du jour. « Oui, de grâce ! » m'implore-t-on dans l'oreillette. On disait quoi ? Ah oui. "Enjoy the View" est, comme son titre l'indique, un album effectivement très contemplatif. Quentin Sauvé ne durcit qu'une seule fois le ton, et c'est à la fin de Random Streets. Une nouvelle chanson d'errance qui est aussi une chanson de mal du pays, la complainte d'un voyageur qui ne sait pas s'il peut vivre avec l'idée que ses proches n'ont pas besoin de lui comme lui a besoin d'eux, ou s'il doit tout plaquer définitivement. Le songwriter laisse lentement s'accumuler la frustration  « I'm never there so life goes on without me, wherever I am I'm still afraid of missing out ... »  avant d'exprimer l'inéluctable : « What if I never come back ? » Et la question de rester suspendue, dans un torrent d'intensité électrique qui devrait avoir de quoi vous hanter quelque temps.


Commentaires

Marc a dit…
J’avoue que je n’avais jamais entendu parler de Birds in Row mais cet album est une des bonnes surprises de l’année dans le genre. Un vrai talent d’auteur et d’interprète.
Laurent a dit…
Bon, j'ai oublié de préciser que c'est évidemment sur Esprits Critiques que j'ai fait la connaissance de Quentin Sauvé en solo. En revanche, j'avais écouté l'album (en tout cas un album) de Birds in Row l'an dernier et hormis le morceau que j'ai mis en lien (et que j'avais sauf erreur placé sur une playlist), c'est globalement très très fatigant. À côté de ça, très bonne surprise en effet que ce Quentin qui me fait aussi penser à la belle découverte Pleine Lvne.