Je vous arrête tout de suite : U.S. Girls n'est pas du tout un groupe de nanas qui auraient un côté spicy ou pussycat. Non non : c'est le projet de Meghan Remy qui, pour brouiller davantage les pistes, est qui plus est basée à Toronto. Elle ne fait pas du rock non plus, mais plein pot ce qu'il est convenu d'appeler de l'indie pop. Si vous écoutiez des playlists faites avec beaucoup d'amour l'an passé, vous vous souvenez peut-être d'un très joli morceau appelé Bless This Mess. Eh bien, c'est aussi le titre de l'album que U.S. Girls a sorti vendredi dernier.
On connaissait déjà sa propension à raviver des codes pop d'un autre âge, mais ce coup-ci la Meghan fait péter la néo-disco versant boule à facettes, avec une bonne dose de funk. Autant le dire, je n'ai jamais été fan de ce genre de revival, même s'il a été pratiqué avec un savoir-faire certain par des Goldfrapp ou des Róisín Murphy. Sur "Bless This Mess", c'est parfois très premier deg' (Tux, Just Space for Light), parfois assez proche de Joan as Police Woman (Only Daedalus), voire du Hooverphonic de 1998 (St. James Way). C'est vous dire si c'est assez varié pour déjouer l'ennui.
Futures Bet est haut-la-main le tube de l'album, avec sa rythmique hypnotique à la Peter Gabriel et son solo tranchant. Et comme c'est dans l'air du temps, un propos particulièrement désespéré sur notre civilisation décadente. Et youp-la-boum.
Commentaires