La chanson du 13 février : H-Burns - Dark Eyes (feat. Dominique A)

Histoire vraie. Un jour, Laurent Gerra a cru entendre Pierre Bellemare à la télé avant de se rendre compte que l'émission diffusait en réalité sa propre imitation du roi du téléachat... et des histoires vraies. Une expérience similaire m'est arrivée l'autre jour. Non, je ne passe mon temps à perfectionner mon imitation foireuse de Véronique Sanson sur K7 vidéo. Mais en réécoutant distraitement une excellente compilation de playlists de 2022, je suis retombé sur le magnifique morceau Morning Flight de H-Burns et je me suis dit : tiens, j'avais oublié que The National avait sorti un single l'an dernier.




Dans la foulée de ce quiproquo cocasse, je me suis bien sûr empressé d'écouter "Sunset Park", le longf-format que H-Burns  alias l'artiste français Renaud Brustlein  vient justement de sortir et sur lequel il prolonge le mimétisme. Si c'est déjà le huitième album (et demi) publié par le bonhomme, c'est seulement le deuxième (et demi) que j'entendais dans son intégralité. Verdict : on se retrouve dans un de ces cas de choc post-FOMO où l'on peut raisonnablement se dire qu'on est passé à côté de quelque chose. Vous l'aurez compris : c'est très bon, et le niveau du morceau précité est atteint plus d'une fois au cours de ces 35 minutes de félicité. 

Seule réserve : les similarités avec le groupe des frères Dessner  et avec la voix de Matt Berninger en particulier  sont tout de même fort troublantes, et ce n'est pas Laurent Gerra qui viendra me contredire (d'autant qu'il n'écoute rien datant d'après mai '68). Passé cet écueil, on pourra tout de même se délecter de quelques perles telles que MoviesBlue Lights ou encore New Moon, pastiche tout aussi flagrant des Shondells pour rester dans la thématique du « Ctrl-C / Ctrl-V ». Et surtout, si vous vous êtes un jour demandé à quoi pourrait ressembler un featuring de Dominique A chez The National, la chanson du jour apporte enfin la réponse.

Alors que l'indispensable Dominique s'apprête à sortir un nouvel EP, on peut l'entendre entre-temps dans un registre sensiblement éloigné de sa couleur sonore du moment, et surtout dans un exercice où il a toujours excellé : celui du duo (il devrait en faire une compile, tiens). Chanté en deux langues, Dark Eyes prend aux tripes avec son mélange de rock classieux et de poésie intense. « Et moi qui pensais te connaître, je te vois soudain m'échapper » : exactement ce que Laurent Gerra s'est dit en croyant entendre la voix de Pierre Bellemare. 


Commentaires

Marc a dit…
Dingue, je n’avais jamais entendu parler de ce H-Burns… Musicalement on est en effet dans les eaux de The National, même si le timbre n’est pas trop identique. J’ai évidemment écouté l’album dans la foulée (la suite en ligne comme on dit) et l’effet est saisissant pour reprendre un de nos running-gags favoris.
Laurent a dit…
J'en viens à me poser la question : est-ce que dans les eaux de The National, la loi Hadopi s'applique encore ? Je vous laisse réfléchir.