La chanson du 15 décembre : Georgio - Infini

Comme les derniers jours de l'année sont généralement dédiés à ce qu'on a pu rater, j'essaye de faire un peu de rattrapage. Je retrouve ainsi, planqué dans un sous-dossier, cet album de Georgio  "Années Sauvages"  que je n'avais pas trouvé le temps d'écouter. Pourtant, c'est toujours chouette un album de Georgio, et puis en ce moment l'humeur est au rap, ça réchauffe. Cela dit, le jeune trentenaire parisien est de plus en plus chanteur et ça lui va bien au teint, d'autant qu'il est particulièrement inspiré sur cette nouvelle livraison. 

Oui, « nouvelle » : pas le temps de terminer ma réflexion sur ces "Années Sauvages"  que Georgio revient déjà dans les bacs pour en offrir le second chapitre, toujours aussi désenchanté. Les fans de rock indé devraient même en avoir pour leur argent dès lors que sur Les Alizés, le rappeur a convié Patrick Watson. Bien qu'en retrait niveau chant, le Canadien sait se faire soyeux comme jaja lorsqu'il s'agit de créer des ambiances éthérées. Qui plus est, Georgio y déploie sa poésie avec une aisance et une sincérité auxquelles il nous a habituées, pour ce qui pourrait être sa version de Nés Sous la Même Étoile. Joli, mais ce n'est pourtant pas notre chanson du jour.



Parce que c'est pas tout ça, mais la pièce maîtresse de ce désormais double album reste sans conteste Infini. Vous me direz que vous n'aviez pas spécialement envie aujourd'hui d'écouter un gars possiblement plus jeune que vous s'inquiéter de la fuite du temps et vous rappeler votre mortalité. Vous oublierez sûrement ça en décorant votre sapin, en achetant un bocal d'airelles ou en faisant le plein d'énergie fossile à la station du coin. La musique, c'est juste un fond sonore pour les trajets en métro, les séances de boulot ou juste avant le dodo... non ? Et puis bonne nouvelle, on est vendredi : noyons nos petits relents de dépit au Macumba, c'est bientôt l'happy hour


Commentaires

Marc a dit…
Oh tu es dur, ça dépasse largement le cadre d'une musique de fond. Bon, j'ai monté le sapin avec autre chose de plus nowel (mais pas complétement).
Laurent a dit…
C'était de l'ironie bien sûr. Disons que je connais très peu de gens qui trouvent ou prennent régulièrement le temps d'écouter un album comme on lit un roman. Symptôme moderne qui fait précisément écho aux paroles de la chanson, et corollaire de l'étiquette d'art mineur qui collera toujours aux ritournelles, quand bien même elles ont pour moi un pouvoir impactant largement comparable (pour ne pas dire supérieur) à celui des bouquins et des films. Mais tu as raison de me recadrer, je fais du procès d'intention. ;-)
Laurent a dit…
Je suppose que tu as mis tous les X-mas albums de Sufjan Stevens à la suite, ça permet de poser environ un 4.658 boules et 237 guirlandes. Après, je ne fais que fantasmer sur cette tradition, je ne fête personnellement pas Nowel.
Marc a dit…
Je ne vais pas prétendre que j’écoute toujours religieusement (sic) la musique mais certains peuvent passer en musique de fond, d’autres non. Sinon je n’ai jamais écouté les albums de nowel de Sufjan, il en existait déjà un coffret entier il y a quinze ans, je n’ose imaginer ce qu’il en est maintenant. Un classique de la maison est celui de Florent Marchet (Noël’s Songs) qui me flanque invariablement le bourdon…
Laurent a dit…
Ah oui, celui-là est particulièrement déprimant ! C'est l'équivalent musical d'une permanence du 24 décembre chez SOS Détresse Amitié.

Mais les disques de Noël de Sufjan, forcément inégaux, REGORGENT de perles ! 'Star of Wonder' et 'Christmas Unicorn' sont les deux titres qui me viennent mais il y a d'autres choses excellentes (au milieu d'un océan de sucre).