Restons sur notre lancée avec une petite dose supplémentaire de soul british. Pourquoi petite, d'ailleurs ? Jorja Smith, dont le deuxième album "Falling or Flying" était très attendu, est déjà une grande (jeune) dame qui n'a rien à envier à ses consœurs d'Outre-Atlantique, et son r'n'b subtil casse carrément la baraque. De là à parler de diva, il n'y a qu'un pas et on marchera dans la direction opposée tant la connotation péjorative du mot contraste avec le capital sympathie dégagé par cette girl-next-door élue prophétesse en son pays.
Ailleurs aussi, Jorja aligne les faits d'armes et si elle reste une artiste accessible, c'est sans doute parce qu'elle s'intéresse peu aux manœuvres racoleuses du star system et continue de mettre la musique au premier plan. À ce jeu-là, on connaît plein de contre-exemples. Alors on entend quoi sur ce disque très réussi ? Des tubes vachement mieux produits que chez les popstars formatées qui passent sur NRJ, des ambiances variées avec du uptempo jamais bébête et des ballades ultrasensibles qui en mettent plein les oreilles.
Dans cette catégorie, Backwards pourrait sonner comme un track déjà entendu et par conséquent sans intérêt, sauf que les ingrédients sont dosés à la perfection. Les cordes arrivent juste quand il faut et l'interprétation de Jorja Smith nous transporte littéralement. Ses poussées de voix sensuelles enveloppent l'auditeur dans un cocon affectueux, avant une coda qui nous achève sans dégouliner. De la belle ouvrage, pour sûr, à même d'illustrer la maturation d'une artiste qui déclare à qui veut l'entendre qu'elle est désormais une femme. On aurait remarqué sans ça, mais parfois ça va mieux en le disant. « Never looking backwards » : dont acte.
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