La chanson du 4 octobre : Cindy Pooch - Poulileu

Partagée dès l'enfance entre la France et le Cameroun, la petite Cindy s'est engouffrée dans cette porte ouverte au lieu de l'enfoncer, se forgeant une culture musicale universaliste où se côtoient les expérimentations vocales de Camille et la haute voltige pop d'Ibeyi, entre bien d'autres. Aujourd'hui, Cindy Pooch défend un premier album, "In Nomine Corpus", qui est un concentré de musique organique faite de mille ingrédients, mais toujours digeste parce que pleine d'espace. Réalisé par Seb Martel, second couteau d'une chanson française bourrée de talents discrets, le disque mis en lumière aujourd'hui a de l'émotion à revendre, et Cindy la vend bien.

Comme on est plutôt dans une musique de niche, on ne pariera pas d'emblée sur son triomphe dans les mois à venir, d'autant que les moments suspendus sont nombreux et ne favorisent l'immersion que des plus patients. Mais quiconque a apprécié, par exemple, les variations subtiles de Juicy, pourra goûter au délire. Sur Poulileu, morceau étonnant et ensorcelant, la chanteuse injecte quelques bribes d'afro-trap dans sa rêverie polyglotte, et le résultat est une chanson-voyage mi-berceuse, mi-fiévreuse, dont la délicatesse se révèle de façon déviante. 


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