La chanson du 25 septembre : Eartheater - Crushing

Dans le flot des sorties de septembre, on peut facilement se sentir débordé. Heureusement ou malheureusement, le critère qui permet de maintenir un semblant de tri est celui de la valeur sûre et des noms familiers. Comme en politique où bon nombre de choix populaires se fondent sur ce prisme trop commode pour être pertinent, c'est ce qui m'arrive ce matin au moment d'élire une chanson du jour parmi une pléthore de candidats. De manière absurde donc, j'écoute Eartheater et je pense aux millions d'Américains qui tranchent depuis toujours entre deux partis alors qu'on nous dit qu'il faut être moins binaire. Bref, j'ai la tête quelque part et c'est pas sur les épaules.

Mais Eartheater est précisément l'artiste qui s'impose en cas de grosse gueule de bois. Le souvenir de ses vocalises délirantes, qui dessinent les contours flous d'une musique rêveuse et non-figurative, correspond bien à l'état du moment. J'écoute donc distraitement son nouvel album "Powders" et la mélodie de Crushing me traverse dans une étrange apesanteur. Son organe voltigeur semble s'être relativement assagi mais reste assurément fascinant. « Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme ? Ô beauté ! Ton regard, infernal et divin, verse confusément le bienfait et le crime, et l'on peut pour cela te comparer au vin. »  Ça marche aussi avec la bière.   


Commentaires

Marc a dit…
J’avoue bien humblement que je n’en avais jamais entendu parler et ça convient parfaitement au lundi matin, ouaté mais solide.

Et bravo pour la citation de Booba, on en a besoin en ces temps difficiles.
Laurent a dit…
Ah, c'est pas de Jean-Pascal de la Starac' ?