Vu d'ici, James Blake a sorti un premier album formidable et court derrière depuis plus de dix ans. Certes, il a commis entre-temps d'autres exploits – "Friends That Break Your Heart" avait indéniablement ses bons moments il y a deux ans – mais je n'ai jamais vraiment retrouvé la fièvre de ce premier contact de 2011. Désormais au sommet de la reconnaissance, encensé par un public qui plébiscite la maturation (et un peu beaucoup le mainstream aussi), Blake n'est pourtant pas au faîte de sa forme artistique.
Le nouveau "Playing Robots into Heaven" n'est pas son chef-d'œuvre, loin s'en faut. Cela dit, il faut savoir gré à l'artiste de revenir à ses fondamentaux en proposant un disque plus ouvertement électro. Tell Me illustre cette veine, soit une résurrection dubstep originelle qui ne manque pas d'allant et ajoute une pincée d'épices là où, il n'y a pas si longtemps, le musicien se serait contenté d'être vaporeux. Ça ne bouleversera pas le game, mais ça justifiera peut-être le passage de shows intimistes dans un Bota enfumé à des grand-messes à Forest National. Danser sur du James Blake, ça semblait improbable fût un temps, mais il faut vivre avec le sien.
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