Miraculeux. Il n'y a pas d'autre mot dès lors qu'on découvre "Bird Machine", album inédit de Sparklehorse qui sort treize ans après que Mark Linkous s'est tiré une balle dans la poitrine. L'écorché vif américain aurait aujourd'hui soixante ans. Il a laissé derrière lui une discographie unique, des chansons qui s'inscrivent clairement dans leur époque – ah, ce vieux son analogique 16-pistes ! – mais restent aussi intemporelles à bien des égards.
À l'auditeur qui ne l'aurait pas connu de son vivant, sans doute y a-t-il de meilleurs moyens de découvrir l'artiste, par exemple en écoutant les albums "Good Morning Spider" et "It's a Wonderful Life", ses deux chefs-d'œuvre. Quant aux autres, il va de soi que quiconque a été accompagné dans sa vie par la musique de Sparklehorse, s'est sans doute déjà procuré ce nouveau disque dont les chansons avaient été soigneusement conservées par Matt Linkous, le frère de Mark. Qu'en outre elles atteignent ce niveau de qualité, c'est le deuxième effet Kiss Cool.
Je ne sais pas exactement quel travail de production a été réalisé pour homogénéiser l'ensemble, mais rien ne laisse penser qu'on y entend un assemblage incohérent. À l'évidence, cette mise à jour a été faite avec beaucoup d'amour et de respect. On ira pas jusqu'à dire qu'on écoute ça religieusement, mais avec une certaine dose de nostalgie sans doute, et de tendresse assurément. Et comme face à tout miracle, une sacrée gratitude aussi.
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