Ça fait des semaines que j'attends désespérément de revivre quelque coup de foudre pour un disque de chanson française, mais la canicule est décidément propice aux vaches maigres (forcément, avec la sécheresse). Que nous propose l'Hexagone en ce moment ? Un nouvel album d'Obispo, une compile de duos pour Florent Pagny, et même un best of d'Ophélie Winter (alors qu'on est en été). Bref, à défaut de nouveauté croquante, il faut se rabattre sur les valeurs refuges. L'avantage avec les chansons de Gaëtan Roussel, c'est qu'une fois qu'on en a entendu une, on les a toutes entendues. Il n'empêche qu'on ne s'en lasse pas.
Sur une « édition augmentée » – cette plaie très française – du très honorable "Planète Terre" de Louise Attaque, quatre titres inédits viennent nous rappeler que Roussel est capable de jongler indéfiniment avec les mêmes ingrédients. À l'arrivée, on obtiendra toujours une chanson relativement réussie sur le souvenir, l'espoir ou les regrets. Et sans être renversé(e), on aura vibré au son de quelques accords simples, au diapason d'une voix qui continue d'habiter les mots avec la même sincérité. Une petite touche nous permettra d'apprécier tel morceau plus qu'un autre – le violon excité d'Arnaud Samuel, le talk over en italien – et on saura gré à ces artistes authentiques de maintenir leur label qualité sur des compositions-palliatifs qui valent tellement plus que des succédanés.
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