Un blockbuster de rap ricain qui sort au milieu de l'été, curieuse stratégie en pleine hype Barbenheimer. Cela dit, Travis Scott est un peu le Tom Cruise du game Outre-Atlantique et, alors que ses ennuis judiciaires semblent s'arranger, rien ne devrait plus contester son hégémonie. Kanye parti en vrille, les souris dansent le jerk : Travis est désormais la référence en matière d'inventivité urbaine. Personnellement, je n'ai que modérément goûté à son "Astroworld" de 2018, dont il s'est vendu la bagatelle de 5 millions de copies ; j'ai en revanche été plus convaincu par "Utopia", projet plus risqué et nettement moins chargé en trap ringarde.
Prenons Hyaena, le titre d'ouverture. Pas de nappes de synthé léthargiques, mais une prod' martiale sur laquelle le flow de Scott est lancé comme la locomotive inarrêtable de Mission Impossible 7. Le morceau se termine sur une décharge électromagnétique bien lourde comme l'ami Yeezus en avait le secret dans sa meilleure période. Aucun featuring ici, quand bien même "Utopia" en regorge, juste un véhicule bien musclé pour le talent du rappeur. Le public américain est totalement divisé sur ce disque jugé trop sophistiqué, et c'est particulièrement bon signe. Ça peut ne pas être votre tasse de thé, mais reconnaissez que Travis Scott ne manque pas d'efficacité.
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