On passera outre certains propos polémiques tenus autrefois par cette artiste au militantisme mal placé. Musicalement, qu'elle ait envie qu'on écoute sa musique ou pas, on le fait et c'est sympatoche. En rap américain, ces derniers temps, son second album "Sundial" est sans doute ce qui s'est fait de plus imprévisible et même si elle critique plusieurs de ses camarades de jeu sur ce Namesake incendiaire, c'est pour s'inclure ensuite dans le lot des prétendus « vendus » qui renoncent à leurs convictions au nom du dieu pognon.
Il est d'autant plus difficile de comprendre la position de Fatimah Nyeema Warner que son flow est très aléatoire. On ne va pas disqualifier d'emblée le discours de cette jeune femme en la taxant d'incohérence, car son vécu n'est pas le nôtre. On se contentera d'en faire abstraction à défaut d'en saisir la logique. Concentré sur la seule musique, on entend un sacré sens du groove et des choix de production définitivement peu complaisants. Ça suffit à nous faire passer, en moins de trois minutes, un excellent moment en sa compagnie.
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