La chanson du 14 août : Jamila Woods - Tiny Garden

Dans son poème "Correspondances", mon vieux poteau Baudelaire  on s'est rencontrés au bahut en 5e  met en relation des sensations de natures différentes : il en serait ainsi de « parfums frais comme des chairs d'enfants, doux comme les hautbois, verts comme les prairies ». Ça pourrait n'être qu'un délire symboliste alimenté par les petits déj' arrosés à l'absinthe et les après-midi haschich, mais le phénomène est étudié de manière beaucoup plus sérieuse par la neurologie et la psychologie expérimentale. On appelle ça la synesthésie.

Je n'ai jamais consulté pour savoir si j'étais synesthète ; d'abord parce que c'est rarissime, ensuite parce qu'on s'en fout. Toujours est-il qu'en ce qui me concerne, les sons ont définitivement une couleur, parfois même une odeur. Il en va ainsi de Tiny Garden, le titre avec lequel Jamila Woods  soulwoman et poétesse chicagoane  a annoncé son retour et la sortie imminente de son troisième album "Water Made Us"

Sur cette chanson dont le seul intitulé évoque forcément la verdure, Jamila charrie des fragrances de saison et nous connecte à la sensation d'une bruine rafraîchissante que le vent fait pleuvoir depuis les feuilles humides d'un chêne-rouvre, un soir ocre de fin d'été où l'on n'ose plus sortir découvert. Oui je sais, c'est très spécifique. Ce qui, en résumé, parlera peut-être au plus grand nombre, c'est l'impression de fraîcheur que nourrit cette chanson... disons... désaltérante, et aussi feel good qu'une comédie romantique avec Reese Witherspoon.


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