La chanson du 19 juillet : Angelo de Augustine - The Ballad of Betty and Barney Hill

Au départ, j'ignorais qui étaient Betty et Barney Hill. Si on les avait fusionnés, ça aurait fait Benny Hill et on aurait sûrement eu droit à un morceau rigolo avec des gens qui courent en accéléré. Mais ce n'est pas le genre de la maison : Angelo de Augustine, c'est du folk délicat et franchement pas branché gaudriole. Je n'ai pas dit non plus que c'était déprimant, mais ça s'excite peu. C'est d'ailleurs bien le problème de cet artiste dont le quatrième album solo "Toil and Trouble" offre son lot de moments délicieux sans proposer de vrais moments forts.

Vous connaissez peut-être ce chanteur californien pour ses accointances avec Sufjan Stevens. Ensemble, ils ont non seulement partagé un album il y a deux ans ("A Beginner's Mind"), mais aussi une même approche de la musique faussement dépouillée, faite de murmures soyeux et d'espaces vaporeux. Sauf que Sufjan, lui, a bien d'autres visages et sait comment briser la routine à coups d'albums ambient et de fresques baroques ; par comparaison, cela fait d'Angelo de Augustine un artiste certes attachant, mais nettement moins aventureux. 

Heureusement, son sens mélodique est occasionnellement remarquable, comme sur cette ballade dédiée à un couple américain prétendument enlevé par des extraterrestres en 1961. Parce que oui, entre-temps j'ai fait des recherches. Sans chercher à polémiquer, préférant miser sur la suggestion et la poésie, la chanson du jour nous offre trois minutes d'arpèges graciles panachés de bidouillages homéopathiques. Là, on est bien. Avec ça, un petit verre de rosé, et pour peu qu'on ne finisse pas la bouteille, on ne devrait pas voir d'aliens débarquer ce soir. 


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