Tout n'est pas forcément légitime dans le buzz qui entoure ce quatuor bruxellois. L'album "Sink-Along" – qui est manifestement déjà leur second – ne manque pas de bons moments... mais les longueurs sont nombreuses. Cela dit, quand c'est goed, c'est echt goed ! Voilà pourquoi, sans doute, les fans d'électro s'embrasent devant ces jeunes gens talentueux qui empruntent tant au math-rock de Battles qu'à l'abstract hip-hop de J Dilla.
Il faudra m'expliquer, en effet, comment un être humain normalement constitué peut résister à un track comme Cheesecake, qui commence par installer un climat inquiétant – il me semble y entendre un sample pitché de la B.O. des Envahisseurs – avant de balancer son beat imparable, à la fois martial et groovy. La musique industrielle n'est généralement pas réputée pour ses quotas de coolitude, mais ici l'hybridation fonctionne à merveille, comme si le Charlie Chaplin de Modern Times, en forçat du taylorisme sauvage, prenait une pause de gangsta rapper avec une paire de Ray-Ban's sur le nez. On ne voit qu'une intelligence artificielle pour concrétiser ce genre d'image, et il fallait bien un groupe belge pour la mettre en musique.
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