Encore eux. Thom Yorke et Jonny Greenwood ont, chacun de leur côté, contribué à illuminer notre mois de mai. En cette fin juin, ils viennent nous rappeler que leur projet The Smile n'a jamais été une récréation. Non seulement le groupe reste actif sur scène, mais il nous offre ni vu, ni connu un single monstrueux pour enfoncer le clou. Huit minutes. C'est le temps qu'il faut aux deux têtes pensantes de Radiohead pour déployer tout un nuancier d'émotions et nous faire binger les trois épisodes de cette chanson à rebondissements.
Premier épisode : plan large sur un paysage libéré du vacarme urbain, moment de répit après la bataille, prologue en forme d'épilogue. Le ton est apaisé, mais fatigué surtout. Pourtant on sent bien que quelque chose se prépare, comme si un peintre déposait ses couleurs de façon désorganisée pour ensuite les mélanger de la manière la plus harmonieuse possible. Deuxième épisode : entrée des cordes, l'épure mélodique devient moins abstraite, la chanson prend forme. Et puis paf, chronique d'un chaos annoncé : les cordes s'emballent, la tension monte, et on conclut avec des guitares heavy qu'on n'a entendues nulle part sur "A Light for Attracting Attention", pas plus que sur aucun album de Radiohead depuis "The Bends".
Ces deux gars ne cesseront jamais de surprendre. La chanson du jour aurait pu être le morceau de clôture de l'album de The Smile, mais ne cadrait pas forcément avec l'ambiance – pourtant très hétéroclite – que le groupe proposait. De nous la servir comme ça, sur le ton de l'anecdote entre potes, est un très beau cadeau de fin d'année scolaire, et on ne peut que fantasmer à ce qu'aurait donné un tel titre si toute la joyeuse bande d'Oxford s'était mise dessus. Donc merci pour le coffret Bongo, mais je sais déjà ce que je veux pour Noël...
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