La chanson du 24 juin : Little Simz - Gorilla

Une fois n'est pas coutume, célébrons aujourd'hui un morceau découvert l'an dernier mais qui s'offre actuellement une deuxième vie et fleure bon le tube  discret  de l'été. Si vous ne connaissez pas Little Simz, il n'est jamais trop tard pour bien faire. Simbiatu Abisola Abiola Ajikawo est tout simplement la meilleure rappeuse de sa génération, et celles ou ceux qui téléchargent de bonnes playlists de fin d'année savent que son dernier album "No Thank You" figurait dans le haut de mon panier 2022. Pour d'excellentes raisons, ça va de soi.

La gouaille d'une Missy Elliott, la profondeur d'une Speech Debelle, et je ne vous parle pas de la classe king size qui va avec : comme une Renault Clio, Little Simz a tout d'une grande. Cette artiste britannique d'origine nigériane multiplie d'ailleurs les exploits Outre-Manche, où elle a reçu un Ivor Novello Award pour son troisième LP "Grey Area" puis le prestigieux Mercury Prize pour son chef-d'œuvre "Sometimes I Might Be Introvert". Mais ici, peau de balle. Presque personne n'en parle (y compris Thierry Ardisson) et "No Thank You" est sorti en décembre dans un contexte particulièrement confidentiel, la période étant plus propice au rachat d'une énième version augmentée du dernier Clara Luciani ou d'un live acoustique de Patrick Bruel

Fort heureusement, Simbi s'est ratée en commettant son suicide commercial. La version physique de l'album vient de paraître, et notre rappeuse adorée fête ça avec le clip en béton armé de Gorilla, formidable chanson à tiroirs qui pourrait bien upgrader son niveau de reconnaissance à l'international. En écarquillant les yeux devant les images, on a si souvent pensé au clip du Humble de Kendrick Lamar qu'on a fini par vérifier : c'est bel et bien le même réalisateur. Les étoiles semblent donc bien alignées pour faire de Little Simz une future superstar du game, pour autant qu'il se défasse enfin de sa misogynie. Avec un tel karma, nul doute que Simbi a la baraka pour casser la baraque. Vous verrez : demain, tout le monde en parle (y compris chez Ardisson).


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