Dit comme ça, « variétoche » a souvent sonné comme un gros mot. Pourtant, il est important de remettre de temps en temps les points sur les « i » et les lampions au milieu du village : la variété française nous a quand même offert un tas de moments marquants, et on passera toujours une meilleure soirée karaoké en reprenant Le Coup de Soleil de Richard Cocciante que n'importe quel titre de Feu ! Chatterton. La jeune Janie, qui m'avait fait un effet bœuf il y a deux ans avec ses premiers pas discographiques, l'a compris dès sa plus tendre enfance artistique. En effet, c'est via des reprises de standards au kitsch assumé qu'elle s'était d'abord présentée au grand public. Mais ça, elle vous l'expliquera bien mieux que moi en prélude à son dernier clip :
Janie, donc. Qui, pas plus que moi et pour des raisons évidentes, n'a connu le bon vieux temps des émissions de Maritie et Gilbert Carpentier, mais en a pourtant bien saisi les codes. Clope au bec, micro filaire et morgue de la jeunesse face aux questions gênantes d'un animateur bien paternaliste, c'était aussi ça « le bon vieux temps ». Mais au-delà de la nostalgie ravivée par ces chansons qu'on connaît tous par cœur, il y a aussi l'identité musicale d'une artiste qui revendique son classicisme. Puisant son chant susurré à la source de fausse candeur des égéries de Gainsbourg, Janie ne fait pas tant l'autocritique de sa ringardise ; elle emmerde surtout l'air du temps en s'affirmant intemporelle, au même titre que ceux qu'elle réhabilite avec une rare élégance.
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