Salut, camarade. Te souviens-tu, au collège, des pétitions qu'on faisait circuler dans la cour de récré, quand l'éducateur avait le dos tourné ? Nos fous rires, nos coups fourrés, nos promesses au futur. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Ces messages quotidiens sur ta mailing list et tes réseaux sociaux, auxquels on ne sait jamais quoi répondre, parce que l'impression se confirme jour après jour que nous ne voyons plus le monde de la même façon. Pour toi, tout est noir ou blanc, on dirait que les couleurs ont déserté ton âme. Voilà ce qui nous éloigne aujourd'hui, et pourquoi je ne te reconnais plus. « What a shame, this disease that makes strangers of friends... »
Cette colère que tu portes en toi, c'est comme si elle t'avait fait oublier l'éducation que nous avons reçue. On était dans une bonne école, pourtant. Et tu riais tellement fort, alors. Si on allait marcher un peu ? Il fait beau ce matin. « The smell of wet leaves, the warm smiles and hellos... these things exist in the real world, you know. » J'aimerais tellement que tu voies les choses comme je les vois. Que la vie est trop courte pour ne pas y dégoter quelques miettes de beauté. Qu'au fond, il reste plus de choses à sauver que de guerres à faire. Mais si tu refuses cette main tendue, tant pis pour toi. C'est triste, mais c'est la vie. Salut, camarade.
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