Vu d'ici, il me semble qu'Ane Brun m'a toujours accompagné. En particulier dans les moments les plus smooth, genre finir un page-turner pépère au coin du feu sur mon tapis en peau d'ours blanc. Comme ses nombreuses cousines du Nord – Anna Ternheim, El Perro del Mar, Frida Hyvönen... la liste est sans fin – la chanteuse norvégienne possède une voix qui vous enveloppe l'âme au premier son, et sait trousser des compositions caressantes. Elle s'est toutefois fait aussi une spécialité de l'exercice de la reprise, n'hésitant pas à réviser intégralement les mélodies de classiques tels que I Want to Know What Love Is, avec des résultats fascinants.
Cette année, Ane fête ses vingt ans d'enregistrement avec une pelletée de compiles et c'est avec un pot-pourri de covers intitulé "Portrayals" qu'elle a ouvert le bal. Curieux tout de même : la première fois que ce site plutôt orienté vers la nouveauté s'ouvre à une reprise, ce n'est même pas une version inédite. Oui, la chanson du jour était déjà parue sur l'album "Leave Me Breathless" en 2017. Sauf que, reprises obligent, je l'avais à peine survolé. Idem pour "Portrayals", délaissé sur la pile des disques pas-du-tout-urgents pour les même raisons. Jusqu'au bug.
Oui, en entendant la relecture de How to Disappear Completely (dont je ne ferai pas l'injure de rappeler les interprètes originaux, sachez simplement que je vous un culte à cette chanson), j'ai buggé. La Terre s'est arrêtée de tourner pendant trois minutes, et à la réentendre encore et encore je ne sais même plus si c'est moi qui suis en train de vous parler. « I'm not here... this isn't happening. » Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? C'était juste la bonne chanson au bon moment, parfois une chanson vous prend juste par surprise. Peut-être à votre tour, connaîtrez-vous la même expérience de hors-corps tandis que vous baissez la garde. Oui, même à jeun.
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