Dernier volet de notre triptyque consacré aux musiques couleur ocre. Aujourd'hui, c'est l'organe magique de Souad Massi qui nous emmène au bout de la terre, qui nous emmène au pays des merveilles. Comme le disait Charles, il semble que la misère serait moins pénible au soleil. On le vérifie dans la chanson du jour, où l'astre est si radieux que « la chaleur de [ses] rayons cicatrise les plaies ». C'est du moins ce qu'affirme Dominique Dalcan, artiste à ranger dans la catégorie de ces discrets insaisissables et un peu nonchalants tels que Bertrand Burgalat ou Arnold Turboust, mais dont le chanter-parler est ici presque aussi habité que chez un autre Dominique connu.
Évidemment, ça ne suffit pas à faire une bonne chanson... mais comment résister aux mélopées évanescentes de Souad Massi ? Dès que l'Algérienne donne de la voix, en particulier dans sa langue maternelle, l'altimètre s'affole. Si elle élève les expérimentations harmoniques de Dalcan vers d'autres sphères, il faut reconnaître malgré tout que c'est le parfait équilibre entre chaâbi et pop électronique qui rend leur duo si ensorcelant. Si seulement j'arrivais à doser aussi bien le sucre et le sel, je ferais sûrement une meilleure salade hawaïenne.
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