La chanson du 21 mai : Tinariwen - Anemouhagh

Chanter le désert, ce n'est tout de même pas si simple. Exprimer l'immensité, les grands espaces, sans omettre d'y dire l'aridité et la chaleur... Ce trait d'union entre l'aérien et le pesant, Tinariwen le réussit si bien depuis plus de vingt ans qu'on jurerait que c'est facile. Pourtant, il faut s'être beaucoup imprégné de leur blues rêche pour comprendre à quel point il regorge de nuances. S'étancher aux dégradés impressionnistes de Tinariwen, c'est en tout cas une façon bien douce d'agrémenter son dimanche au soleil. Surtout quand on n'aime pas le soleil.

Sur "Amatssou", son dixième album, le groupe touareg creuse encore et toujours le même sillon, entre révolte et contemplation, et ça reste un bonheur tant ces poètes des dunes et des rochers continuent de se bonifier. Leur art est le même mais les nuances le perfectionnent, comme une presque imperceptible variation dans les grains de sable qui le façonnent. Anemouhagh n'est pas forcément le meilleur titre du disque, c'est un grain parmi d'autres. Courez donc écouter l'ensemble pour vous faire une idée moins éphémère du pouvoir de fascination que ce groupe hors normes exerce toujours, les yeux noyés dans l'horizon.


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