Pour conclure cette fin de mois placée sous le signe de la grandiloquence, voici le bifteck des biftecks, une bonne viande riche en fer et maturée depuis quarante ans. Metallica a sorti son onzième LP et ça ne vous avait pas échappé. Comme je n'ai jamais été un puriste de ces Californiens plus ou moins chevelus, je peux me permettre de le dire : les trois derniers albums du groupe – dont les sorties s'étalent sur ces 15 dernières années – sont à mon sens vraiment pas mal. Pour ma part, je situerais surtout le ventre mou de la carrière des métalleux dans les 15 années qui ont précédé – et l'âge d'or dans les 10 premières mais ça, il n'y aura pas grand-monde pour le contester – donc j'estime que cette nouvelle galette vaut son pesant de cacahuètes.
Pour l'anecdote, parce qu'on est tous ici pour s'instruire en s'amusant, la dernière plage de "72 Seasons" est le plus long morceau jamais enregistré par le groupe. Inamorata fait déjà aussi partie, en ce qui me concerne, de mes préférées. Voilà un morceau tout à fait typique de ce que peuvent proposer ces légendes du rock qui gardent bon pied, bon œil (porte de Montreuil). Toutefois, c'est son pont en mode ballade qui en fait, sinon la singularité, en tout cas toute la saveur. Résultat : ses onze minutes passent comme une lettre à la poste de Clermont-Ferrand (où le service est paraît-il très efficace, demandez Josiane au bureau central).
Allez, quoi. Quarante ans de headbanging, ça se fête non ? Donc j'espère que vous aussi, vous vous réjouirez de terminer le mois d'avril – et la pure compilation qui arrive incessamment – au son de cette cavalcade héroïque, possiblement le baroud d'honneur d'un groupe qu'on aime tous au moins un peu. Parce que oui, au même titre que Tennessee Williams, on a tous quelque chose en nous de métallique. Surtout quand on mange du bifteck.
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