Je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit, mais pour terminer le mois d'avril on fait dans l'épique. Alors accrochez-vous parce qu'aujourd'hui, c'est le plat de résistance : dix minutes de dark folk absolument majestueux en compagnie du toujours impeccable Matt Elliott. Si l'Anglais fait partie des artistes que j'écoute le moins durant les intervalles où il s'absente de la lumière, force est de constater que ses retours sont toujours brillants, fût-ce de cette « clarté blafarde et sombre » dont parlait Madame de Scudéry (c'est une ex).
Elliott nous a récemment gratifiés d'un album post-apocalyptique où, fidèle à son rôle de capitaine d'un bateau ivre rimbaldien, il est à la manœuvre pour une traversée presque en solitaire ; ne seraient ces quelques notes de piano indispensables, résultats du joker « appel à un ami ». Pour le reste, notre homme joue tout tout seul. Impressionnant de maîtrise, il me rappelle régulièrement Mendoza dans les "Cités d'Or" : infatigable et déterminé, il tient bon la barre et le tient bon le vent, « hissez haut » et tout ça.
À coups d'overdubs sur sa guitare andalouse, puis de couches de saxophone joué à la mode klezmer, Matt Elliott crée un tourbillon sonore dont l'équilibre tient du prodige. Il est souvent galvaudé de dire qu'une chanson fait voyager, mais difficile de ne pas souligner le potentiel buissonnier de cet End of Days. Les autres titres de l'album ressemblant à des variations sur le même thème musical, c'est peu dire que l'ensemble est cohérent et solide. Montez à bord du Grand Condor... ça va décoiffer, caramba.
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