The Tallest Man on Earth, connu par beaucoup comme « le Dylan suédois » – et un homme de taille assez moyenne – sera de passage par chez nous dans une semaine exactement. La semaine d'après, il fêtera ses quarante ans. Oufti, ça passe vite. Quinze ans déjà que Kristian Matsson nous fait rêver de grands espaces sur des albums poignants. "Henry St", son sixième si on passe outre le superbe recueil de reprises publié l'an dernier, pourrait n'être qu'un excellent opus de plus dans une discographie irréprochable. Certains signes distinctifs permettront cependant à la postérité de décréter que ce jalon particulier aura été le disque de la quarantaine.
L'ampleur n'est pas inédite, le garçon s'y était déjà essayé ; mais elle est ici assez constante. Batterie, orgue, et même une touche de saxophone : si on était à Newport en '65, Kristian se ferait traiter de Judas. Ne poussons pas pour autant bobonne dans les orties avec l'eau du bain avant que le coq n'ait chanté trois fois. Les fondamentaux n'ont pas disparu, et l'ami Matsson sait encore y faire question folk panoramique. Témoin Italy, titre plus dépouillé qui m'a pris par les sentiments en invoquant mon pays de cœur. Après ça, je suis forcément prêt à pardonner n'importe quel écho de lap steel ! Sauf que l'Italie n'est ici qu'un mot, un fantasme d'évasion, le prétexte à un voyage mental qu'on aurait pu faire chez Beirut. Le propos de la chanson du jour n'est pas de savoir où on va, mais pour combien de temps et surtout avec qui. En l'occurrence, nous voici en très agréable compagnie.
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