Labrinth entre typiquement dans cette catégorie d'artistes qui flirtent régulièrement, et depuis plus de dix ans dans son cas, avec le côté obscur de la pop. Par « obscur », entendez « kitsch » ; entendez « racoleur » ; et entendez surtout : « non vraiment, c'est insupportable ce qu'on est en train d'écouter là, change de fréquence par pitié ». C'est assez difficile à définir mais dites-vous que ça correspond à 95 % de la programmation de certaines radios et à 95 % des raisons pour lesquelles je n'écoute jamais la radio tout court. Bref, avec ce monsieur on n'est jamais sûr d'entendre quelque chose de raffiné – ce dont il est occasionnellement capable – ou un gros kebab sonore, sauce blanche, salade-tomates-oignons et frites à part, merci.
Pour le coup, la chanson du jour, extraite du futur album "Ends & Begins", propose suffisamment de contrepieds pour convaincre les réticents dans mon genre. Labrinth y chante avec une sobriété bienvenue et juste ce qu'il faut d'accents soul pour ne jamais franchir la limite du mauvais goût. Il faut évidemment souligner qu'il s'agit là d'une collaboration avec la princesse Midas de la pop herself. Tout de même, quel talent cette Billie Eilish ! C'est définitivement l'artiste qui vous fait dire, si d'aventure vos enfants l'adorent : « Oufti, heureusement que c'est elle et pas JuL ! » (En gros, entre elle et JuL vous aviez une chance sur deux...)
Encore une fois, la jeune Américaine se fait irrésistible sur Never Felt So Alone, nouveau tube déviant à ajouter à la déjà longue liste de ses exploits. Grâce à ses gimmicks sympatoches et à sa production équilibrée, le morceau mérite sans conteste sa place dans les 5 % ... et donnerait presque envie de redonner sa chance à la radio.
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