La chanson du 13 avril : Blondhsell - Salad

On en connaît quelques-unes, de ces jeunes grungeuses qui triturent des guitares avec un t-shirt Nirvana et réconcilient les millenials avec la génération X. C'est même très agréable, pour un vieux croûton, d'aller applaudir avec son ado ces Beabadoobee et autres Girl in Red qui confirment que le flambeau est entre de bonnes mains. Sur foi d'une longue tradition de chanteuses qui passent en coup de vent dans ce créneau, je ne m'attendais pas à être autrement impressionné par le premier album de Blondhshell, mais en fait si. L'affaire m'a plutôt épaté au fil des écoutes, et je dois dire qu'on tient dans cet incipit un disque assez solide.

Bien sûr, dans ce registre il y en a eu et en viendra d'autres, mais le plaisir procuré par cette galette éponyme est authentique. Sabrina Teitelbaum propose un rock bien pêchu sans oublier d'y injecter une bonne dose de sens mélodique, et on pense à quelques faiseuses de tubes musclés d'autrefois sans aucune connotation péjorative. Genre Tracy Bonham ou même, soyons fou, Meredith Brooks... I'm a bitch, tout ça tout ça. Mais attention, peu de velléités pop chez Blondshell, qui ne franchit jamais la ligne du kitsch dans son attitude dure-à-cuir(e).

Pour s'en assurer, organisons un petit pogo à l'ancienne et... oui, j'ai dit « à l'ancienne » : les jeunes d'aujourd'hui pogotent de façon beaucoup trop destructurée, symptôme d'une société en mal de repères. Bref, organisons un pogo sage pour s'écouter Salad, chanson mi-féministe mi-anar qui devrait vous donner à tout le moins envie de bouger la tête, et plus si affinités. Avec son refrain musical nerveux, son texte revanchard et son pont qui relance brillamment la tension, Salad n'est pas du genre à en raconter. Juste une bonne tranche de rock qui fleure les virées au skate park en Doc Martens et chemise de bûcheron. « Gonna get big, gonna get big... » Écoute cocotte, j'y mettrais pas ma main au feu, mais c'est tout le mal que je te souhaite !